Conférencier(e)s invité(e)s

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Nathalie BLANC
Maître de Conférences à l'ESPE, Université Lyon 1 ; Laboratoire ICAR ; Labex ASLAN

Montrer, faire dire, faire faire : la vidéo, une ressource par et pour les interactions dans la recherche en éducation 

L’image filmique constituait l’objet de nos premiers travaux de recherche en didactique des langues où nous nous interrogions sur les potentiels linguistiques et sémiotiques de son utilisation en tant que support de médiation pour l’apprentissage (Blanc, 2003). Nos recherches se construisent depuis lors sur le recueil de corpus écologiques d’enregistrements vidéo de situations éducatives, complétés par des transcriptions détaillées. L’analyse fine des interactions verbales, y compris dans leurs composantes multimodales, permettrait de mettre en lumière des phénomènes d’enseignement/apprentissage avec une visée de formation. Notre réflexion s’ancre sur l’analyse de l’activité enseignante, par le prisme des interactions orales en situation de communication exolingue (Porquier, 1984 ; de Pietro, 1988), pour comprendre le rôle du langage en classe et ainsi contribuer au développement de gestes professionnels adaptés (Blanc, à paraître). Les propriétés de permanence et de densité de la vidéo (Tiberghien et Sensevy, 2012) en font une ressource précieuse pour la recherche sur les interactions comme pour la formation, mais à quelles conditions et avec quelles transformations ? Nous proposerons d’y réfléchir à partir de nos travaux actuels sur l’analyse des interactions orales en vidéo-formation : (1) un dispositif de Master MEEF pour les futurs professeurs des écoles, (2) une formation de formateurs en zone d’éducation prioritaire dans le cadre du projet collaboratif « Parler pour apprendre en contexte guyanais » avec l’Institut français de l’éducation[1]

Références

Blanc, N. (2003). L’image support de médiation pour l’enseignement/apprentissages précoce des langues étrangères – Conception et utilisation d’un matériel expérimental pour l’enseignement du FLE aux enfants de 5 à 10 ans. Thèse de doctorat en sciences du langage, sous la direction de Cuq, J.-P., université Grenoble Alpes.

Blanc, N. (à paraitre). « Former à l’analyse des interactions orales à partir de situations exolingues ou comment voir des savoirs et des gestes professionnels dans l’activité enseignante », inC. Vidal-Gomel (ed.), Analyses de l’activité : perspectives pour la conception et la transformation des situations de formation, Presses Universitaires de Rennes, Paideia

De Pietro, J.-F. (1988). « Vers une typologie des situations de contacts linguistiques », Langage et société, n°43, 65-89.

Porquier, R. (1984). « Communication exolingue et apprentissage des langues », in B. Py (dir.), Acquisition d’une langue étrangère, Actes du Colloque de Neuchâtel, 16-18 septembre 1982, Université Paris-VIII et Université de Neuchâtel, pp. 17-47.

Tiberghien, A. & Sensevy, G. (2012). « Video studies : Time and duration in the teaching-learning processes », in J. Dillon et D. Jorde (dir.), The world of science Education, Rotterdam/Boston/Taipei : Sense Publishers, 2012, pp. 141-179.


[1] Projet contractualisé par une convention entre l’académie de Guyane, l’Institut français de l’éducation (Patrick Picard et Marie Odile Maire Sandoz, Centre Alain Savary), le laboratoire ICAR (Patricia Lambert, Nathalie Blanc), ENS de Lyon.


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Elwys DE STEFANI
Professeur associé à l'Université de Leuven au Linguistics department ; Multimodality,Interaction & Discourse Research Group

Les objets matériels dans l’interaction sociale : ressource disponible ou constituée ? 

Nombreux sont les contextes – ordinaires ou professionnels – dans lesquels les participants manipulent des objets et des artéfacts lorsqu’ils interagissent. Pourtant, ce n’est que récemment que les approches interactionnelles se sont penchées sur le rôle que jouent les objets matériels dans l’interaction sociale (Nevile, Haddington, Heinemann & Rauniomaa 2014). Dans cette conférence, nous allons réfléchir à la manière dont les objets peuvent être pris en compte analytiquement. Alors que les objets sont souvent décrits comme des phénomènes « donnés » possédant certaines « affordances » (Gibson 1979) disponibles grâce à leur forme matérielle, les approches constructivistes – telles que l’éthnométhodologie et l’analyse conversationnelle – envisagent les objets comme étant constitués, rendus pertinents et catégorisés par les acteurs sociaux eux-mêmes au cours de leur interaction. Serait-il alors possible de concevoir la matérialité physique dans laquelle toute interaction se déroule comme à la fois « donnée » et « constituée » ? Cette question sera au centre de nos réflexions. 


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Laurent FILLIETTAZ
Professeur ordinaire à l'Université de Genève ; Interaction & Formation (FPSE)

Pour une linguistique du travail et de la formation professionnelle : objets et contours d’un champ en mutation

L’objectif de cette conférence est de réfléchir aux contributions des sciences du langage à un domaine particulier des sciences de l’éducation, à savoir le champ de la formation professionnelle, initiale et continue. On reconnaît de longue date l’importance croissante qu’a pu connaître la question du travail et des pratiques professionnelles dans le champ d’étude de l’usage du langage en contexte. On reconnaît moins, cependant, les exigences théoriques, méthodologiques et éthiques particulières qu’impose à l’égard des chercheurs en sciences du langage, le passage d’une « linguistique du travail » (Boutet, 2001) à une « linguistique de la formation ». Ce sont précisément les conditions de cette mutation qui feront l’objet de nos réflexions, et que nous illustrerons à partir de plusieurs programmes de recherche conduits au sein de l’équipe Interaction & Formation au cours de ces 10 dernières années.


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Kristine LUND 
Ingénieure de Recherche HDR au CNRS ; Laboratoire ICAR ; Laboratoire de l'éducation

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Vassiliki MARKAKI-LOTHE 
Maître de Conférences à l'Université Grenoble Alpes ; Laboratoire LSE

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Erica de VRIES
Professeure à l'Université Grenoble Alpes ; Laboratoire LSE

Quelles ressources pour la conception des jeux de formation ? : le cas des Jeux Epistémiques Numériques

Les Jeux Numériques Epistémiques en classe (ci-après JEN) représentent une alternative innovante aux méthodes d'enseignement traditionnelles en termes de développement de compétences (qualifiées de professionnelles), permettant aux élèves d’ajuster leurs performances à la double contrainte occasionnée par les évolutions technologiques et les exigences du marché du travail. 

La première partie de cette conférence s’attachera à décrire le dispositif de conception et d’implémentation des Jeux Epistémiques Numériques. L’attention sera portée dans un premier temps à la manière dont la conception itérative des JEN saisit et traduit progressivement les ingrédients d’un savoir pratique, réel ou hypothétique, des concepteurs en des composantes distinctes du jeu. Dans un deuxième temps, un intérêt particulier sera porté aux ingrédients du jeu dans l’action, identifiés lors des séances d’implémentation et la manière dont les concepteurs en tiennent compte et transforment la structure du jeu. 

La deuxième partie de la conférence synthétisera les observations précédentes et problématisera le statut et la nature des ressources mobilisées lors de séances de conception et d’implémentation des JEN. Cet affinement nous amènera à apporter des réponses aux questions suivantes :

a) Quelles sont les ressources des JEN qui supportent la mise en oeuvre des compétences visées?

b) Quelles sont les formes de continuité et/ou de rupture entre les ressources mobilisées par les concepteurs et celles mobilisées par les joueurs ? En quoi cela favorise-t-il ou limite-t-il l’apprentissage ?

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